1999 CHEVROLET CORVETTE C5-R #002
-
L'une des GTS/GT1 les plus performantes de l’histoire de l’Endurance, avec des victoires aux Championnats de l'American Le Mans Series, aux 24 heures de Daytona, aux 12 heures de Sebring et aux 24 heures du Mans
-
C5-R #002 a offert le premier podium aux 24 Heures du Mans à GM et Pratt & Miller
-
Engagée dans les courses d’Endurance les plus prestigieuses : 12 Heures de Sebring et 24 Heures de Daytona en 1999 et 2000, les 24 Heures du Mans en 2000
-
Conservée dans le showroom de Pratt & Miller et au GM Heritage Center après Le Mans 2000 : 100% originale
-
Restaurée et engagée au Mans Classic en 2022
-
Eligible à nombreuses courses historiques dont Dubaï GP Revival, Daytona Classic, Sebring Classic, Monterey, Masters Endurance Legends, Endurance Racing Legends et le Mans Classic
ELIGIBILITE
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Marque
CHEVROLET
Modèle
CORVETTE C5-R
Année
1999
No de châssis
02
Châssis
ACIER
Carrosserie
FIBRE DE CARBONE
Moteur
V8 6,980 LITRES
Puissance
570 CH. @ 5 4000 T/MIN
Boite de vitesse
5 VITESSES
Poids
1140 KG
ENDURANCE RACING LEGENDS by PETER AUTO
LE MANS CLASSIC
LE MANS 24 HOURS SUPPORT RACE
MASTERS ENDURANCE LEGENDS
DUBAI GP REVIVAL
SEBRING CLASSIC 12 HOUR by HSR
DAYTONA CLASSIC 24 HOUR by HSR
ROLEX MONTEREY MOTORSPOSTS REUNION
La Corvette C5-R en compétition et la naissance du Corvette Racing
C’est en 1996 que le Corvette Racing a officiellement été créé par General Motors, pour mettre en place une équipe d’usine dédiée à la compétition en GT. Herb Fishel, alors directeur de GM Racing, fonde Corvette Racing sous la direction de Doug Fehan. Ce dernier, qui était jusque-là responsable du programme Oldsmobile Aurora IMSA GTO, prend la direction de la nouvelle équipe et se rapproche de Pratt & Miller.
Gary Pratt et Jim Miller reçoivent Doug Fehan dont la volonté est claire : il veut faire courir la Corvette C5 qui arrive dans la gamme et compte pour cela sur Pratt & Miller pour vérifier si la voiture peut être compétitive, la mettre à l’épreuve via des essais complets, définir un championnat cible, puis se charger du programme de compétition. GM demande une prise en charge totale, qui va aboutir à une entente qui va durer plus de 20 ans.
La naissance du Corvette Racing et le lancement du projet C5-R marquent un véritable tournant : jamais GM n’avait été autant impliqué dans un projet en compétitio. Lorsque des Corvette étaient engagées dans des courses auparavant, c’était de manière discrète, presque comme si le constructeur essayait de prendre ses distances par rapport aux efforts déployés… en cas d’échec ! L’épopée de Zora Arkus-Duntov, qui a créé les mythiques SS 1957 et Grand Sport 1963, en est l’illustration[1]. Mais avec ce nouveau projet, GM a tout de même fait un clin d’œil au passé. La dénomination C5-R est une prolongation des noms des modèles développés par Briggs Cunningham, qui engageait dans les années 50 ses propres créations, et notamment la Cunningham C4-R, qui a remporté en 1953 les 12 Heures de Sebring.
Cette fois, la direction de GM donne son aval. Les premiers essais – en 1997 et 1998 - se font toutefois de manière confidentielle. Une poignée d’ingénieurs, mécaniciens et techniciens partent sur les circuits américains pour tester une C5 de série modifiée. GM avance doucement, et ne veut pas se faire remarquer. La Corvette C5 1997 de série modifiée pour créer une première version coursifiée parcourt plus de 4 000 miles entre les mains de pilotes d'essai, principalement Ron Fellows et Chris Kneifel. Le premier modèle d’essai est la C5R-001. Elle est suivie par le châssis C5R-002 aujourd’hui en vente. Toutes deux sont produites en 1998. Les deux premières des 11 Corvette C5-R construites au total.
Une C5 de route adaptée à la compétition
Le règlement de l'époque imposait de développer la GT à partir d’un châssis de production et le moteur devait être lui aussi dérivé d’un modèle de production courante. GM souhaitait initialement conserver le plus grand nombre possible de composants de série. Faire en sorte que la voiture de course soit aussi proche que possible de la voiture de route allait contribuer à la promotion du modèle. Au début, même les bras de suspension étaient des pièces de série. « Nous savions que certaines pièces n’étaient pas adaptées à la course, mais progressivement nous avons développé des composants. Grâce à cela, nous avons pu ensuite basculer ces améliorations sur la voiture de série, pour qu’ils soient homologués sur la voiture de course » peut-on lire sur Dailysportscar[2]. Un véritable lien entre les deux univers, devenu aujourd’hui rare.
« Lorsque l'on part d'une excellente voiture de route, on obtient une excellente voiture de course ». Cette phrase, c’est Doug Fehan qui l’a prononcée, à propos de la C5 évidement. A l’époque où les dérives du GT1 apparaissaient (avec les Porsche 911 GT1 1998, Mercedes CLK-GTR et autres Toyota GT-One qui étaient des prototypes déguisés), Corvette Racing prenait le règlement à la lettre dans sa philosophie, et transformait en bête de course une authentique GT. Une GTS selon la catégorisation de l’époque de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO).
Au final, après avoir été développées par Pratt & Miller, les C5-R partagent avec les voitures de route que les principaux éléments structurels de base. Le cockpit est fermé derrière le pilote, sans vitrage arrière. Un grand diffuseur et un aileron ont été ajoutés à l'arrière, tandis qu'un splitter et des évents prennent place sur le capot. Celui-ci est modifié au cours de la saison 1999 pour remplacer les petits orifices d'aération par un grand espace ouvert permettant à l'air de s'échapper plus librement de la calandre. Les phares avant ont également été remplacés par blocs optiques fixes, à la place des phares escamotables.
Les C5-R utilisaient initialement un moteur V8 de 6,0 litres basé sur le LS1 de la voiture de route. Ce moteur a été remplacé par un plus gros moteur de 7,0 litres quelques mois plus tard au cours de la saison 1999, et est devenu le moteur utilisé ensuite sur toutes les C5-R produites.
La Corvette de course était basée sur la C5 donc, mais avait un empattement plus long, des voies plus larges, et une carrosserie en composite de fibre de carbone. En étroite collaboration avec les ingénieurs de GM Motorsports, Pratt & Miller a testé en soufflerie un modèle à l'échelle 40 % de la Corvette de série pour développer cette carrosserie, qui devait être capable de maintenir la voiture au sol à 300 km/h. Pratt & Miller a pu faire appel à Ken Brown, qui avait travaillé sur le châssis et la suspension de la Corvette de série, pour développer les éléments de suspension et la configuration du châssis de la voiture de course, tandis que le développement du moteur a été pris en charge par le département moteur de GM Motorsports, avec Katech Engine Development assemblant les moteurs de la C5-R. En utilisant le bloc LS1 de série comme point de départ, la puissance a été portée à près du double de celle du moteur de série, soit environ 600 chevaux.
Anecdote, à l’époque, aucune obligation dans le règlement n’évoquait la température à bord des voitures. Les équipes devaient faire au mieux, pour que le pilotage soit supportable selon les conditions. Chez Corvette, le sujet n’était pas vraiment étudié. En revanche, pour les courses d’endurance, un essuie-glace intérieur a été installé pour pouvoir nettoyer le pare-brise des deux côtés !
1999 et 2000, deux saisons initiales qui impressionnent
En janvier 1999, les deux premiers châssis C5-R ont fait leurs débuts lors des 24 Heures de Daytona. Pratt & Miller engage la voiture portant le no2, tandis que c’est Riley & Scott qui se charge du second châssis (#C5-R #002 proposé à la vente), portant le n°4. Pratt & Miller est à l’époque une petite structure, et ne peut pas gérer l’engagement simultané des deux châssis.
L’un des exemplaires mène la course pendant 22 heures et se classe finalement troisième du GT2 (18e au général), avec un problème de filtration d’air qui a entraîné l'érosion de certains segments de piston. La Corvette filait vers une victoire, déjà.
A l’occasion des 12 Heures de Sebring, GM demande à des officiels de l’ACO d'inspecter la voiture, afin de voir quelles modifications pourraient être nécessaires pour qu'elle soit autorisée à courir au Mans. Les échanges vont durer des mois, avec une série de modifications très importante exigées ! Ce n’est pas avant 2000 que la ‘Vette aura le feu vert pour Le Mans.
Les voitures ont participé à certaines courses de la première saison de l'American Le Mans Series (ALMS) en 1999 (Sears Point, Petit Le Mans, Laguna Seca et Las Vegas). Corvette Racing a engagé une ou deux voitures, en fonction des épreuves. Une première saison de préparation, pour monter en puissance face à la concurrence venant à l’époque des Porsche 911 GT2, et des terribles Dodge Viper GTS-R.
En 1999, pas de Corvette aux 24 Heures du Mans. Enfin, si, mais pas dans la course ; General Motors fournit des modèles de route en guise de Pace Car ! Les modèles présents dans la Sarthe étaient équipés d’un système d'échappement personnalisé, de jantes spécifiques, d’une peinture unique et de feux de sécurité montés sur le toit. Mais il s’agissait pour le reste de véritables Corvette C5 de série modèles 1999, avec le V8 LS2 5,7 litres sous le capot et une transmission à cinq rapports[3].
La première victoire au classement général aurait pu avoir lieu lors de l'édition 2000 des 24 Heures de Daytona pour une C5-R, lorsque la Corvette n°3 a terminé deuxième au classement général et deuxième dans la classe GTO derrière la Dodge Viper n°91 de l’équipe Oreca. Sur la ligne d’arrivée, l’écart n’était que de 30 secondes, et n’avait rien à voir avec la performance en piste. Ce sont des arrêts aux stands bien plus longs que ceux réalisés par l’équipe française qui sont à l’origine de cette défaite.
Corvette Racing a participé pour la première fois aux 24 Heures du Mans en 2000. Les deux voitures ont terminé la course et se sont classées troisième de la catégorie GTS pour la voiture que nous proposons à la vente, et quatrième pour le châssis C5-R #001. Pour la course, le V8 disposait d’un taux de compression diminué en comparaison aux courses organisées aux États-Unis pour s’adapter au carburant utilisé en France.
En montant sur le podium au Mans et en remportant des victoires de catégorie en ALMS en 2000, suivies d'une victoire en GTS au Mans en 2001 - la première pour une Corvette – la C5-R a lancé l’histoire moderne des Corvette au Mans.
La C5-R est restée compétitive jusqu’en 2004, avec une dernière apparition officielle à Laguna Seca. Les C5-R ont participé à 55 courses, en ont remporté 31 avec 50 podiums en American Le Mans Series dont une victoire au scratch aux 24 Heures de Daytona, 4 podium aux 24 Heures du Mans dont 3 victoires en GTS
C5-R #002, la première C5-R à monter sur le podium aux 24 heures du Mans en 2000
Le châssis #002 a participé à six courses en 1999 et 2000 - toutes avec Andy Pilgrim au volant - et a offert à GM et Pratt & Miller leur premier podium aux 24 Heures du Mans, marquant le début d’une longue série. En se classant en troisième position de la catégorie GTS et en 10ème position du classement scratch, l'équipage composé de Andy Pilgrim, Franck Fréon et Kelly Collins faisait entrer la Corvette dans la légende. La Corvette C5-R #002 est très importante d’un point de vue historique. Elle participa à 6 courses et essentiellement dans les courses d’Endurance les plus prestigieuses : les 24 Heures de Daytona et les 12 Heures de Sebring en 1999 et 2000 et les 24 Heures du Mans en 2000.
C5-R #002, une star exposée à travers le monde
A l’issue de cette course mythique où elle remporta un podium, C5-R a été invitée au Goodwood Revival et a été exposée telle qu'elle avait terminé la course de 24 Heures. Elle a ensuite été exposée au Tokyo Motorshow, puis au North American International Auto Show. Par la suite et pendant les onze années suivantes, C5-R #002 a été exposée soit chez Pratt & Miller, soit au GM Heritage Center.
Retour en piste à Monterrey et le Mans Classic
Après de longues négociations avec GM, Chad Raynal fit l’acquisition de cette rare C5-R en 2013. Restaurée dans le plus pur respect de son authenticité, la Corvette du Mans participa à la Corvette célébration sur le circuit de Sonoma en 2013. Elle participa aussi à plusieurs occasions à Rolex Monterey Motorsport Reunion à Laguna Seca.
En 2017, elle fut acquise par son propriétaire actuel et importée en France. Après un test réussi au Paul Ricard, elle fut engagée au Mans Classic 2022 où elle a remarquablement performé entre les mains expertes de son propriétaire réalisant des temps juste au-dessus des 4 minutes au tour. Elle fut invitée en mars 2023, à la rétrospective consacrée aux GT1 lors du Goodwood Members’ Meeting
Cette Corvette C5-R #002 a la particularité d’avoir été particulièrement préservée et d’être 100% originale. Le succès en compétition de cette GTS/GT1 provient en grande partie de sa conception qui en fait une voiture fiable et facile à piloter, des qualités très appréciables en courses historiques.
Ascott Collection est fier de proposer à la vente cette Corvette C5-R #002 qui permettra à son futur pilote de se battre en tête des courses historiques les plus prestigieuses de la planète. C’est en plus une GTS/GT1 rare qui mérite de figurer dans les plus belles collections du monde.
Historique de compétition complet
10/01/1999 – Essais Daytona - Sharp / Pilgrim / Heinricy – 18e (n°4)
31/01/1999 – 24 Heures de Daytona - Sharp / Pilgrim / Heinricy 46e (n°4)
20/03/1999 – 12 Heures de Sebring - Sharp / Pilgrim / Heinricy – 38e (n°4)
18/09/1999 – Petit Le Mans - Sharp / Pilgrim / Collins – 13e (n°4)
08/01/2000 – Essais Daytona – Collins / Pilgrim / Fréon – 14e (n°4)
06/02/2000 - 24 Heures de Daytona - Collins / Pilgrim / Fréon – 24e (n°4)
18/03/2000 - 12 Heures de Sebring - Collins / Pilgrim / Fréon – 16e (n°4)
30/04/2000 – Préliminaires Le Mans - Collins / Pilgrim / Fréon – 28e (n°64)
18/06/2000 – 24 Heures du Mans - Collins / Pilgrim / Fréon – 10e (n°64)
Crédit photo 24 H du Mans 2000 : John Brooks / Crédit video : Vincent Micheron
Sources
https://www.lsxmag.com/features/c5-r-corvette-a-retrospective/
https://www.endurance-info.com/classic/article/95418-lhistoire-des-chassis-corvette-c5-r-passee-au-crible
https://www.corvetteforum.com/articles/the-history-of-corvette-racing/
https://web.archive.org/web/20080303070337/http://palmeter.com/C5RChasSNHist.htm
[1] https://www.escuderia.com/corvette-ss-y-grand-sport-duntov-expo-revs-institute/
[2] https://www.dailysportscar.com/2020/05/16/from-the-archives-corvette-c5-r-retrospective.html